A Katmandou c'est la pagaille. L'essentiel des touristes se concentre dans le quartier touristique à Thamel où sont alignés agences de voyages, boutiques de souvenirs, magasins de trekking et restaurants.

 Dans les rues, voitures, scooters et piétons s'enfilent dans les deux directions. Chaqu'un se fraie son chemin pour au final, avancer à la même vitesse.

Cette capitale est un beau mélange entre tradition et modernité. Les temples et les autres bâtiments utilitaires s'entremêlent à  chaque coin de rue. La ville a grandi trop vite et les routes n'ont pas pu suivre. Ainsi, hormis les avenues principales toutes les rues sont en terre.

 La majorité des femmes sont en habits traditionnels tandis que les hommes sont habillés comme les westerns. La tenue traditionnelle pour les femmes a évoluée. Le traditionnel "Sari" ou "Sawree" est un énorme drap qui s'enroule autour du corps. Il couvrira l'entier du corps tout en laissant apercevoir les côtés du ventre. Ce sont le plus souvent les dames les plus âgées qui le portent car aujourd'hui la majorité des femmes portent le "Salwar kamieez". Tout aussi colorée, cette tenue se compose de deux parties, un pantalon et une grande blouse. Le Salwar Kamiez est donc plus pratique au quotidien et beaucoup plus rapide à mettre. C'est aussi une évolution qui, à mon avis, cristallise cette pudeur schizophrénique du 21ème siècle. L'image de la femme est toujours coincée entre son rôle traditionnel et celle présentée dans les clips sur MTV. Montrer son ventre quand on est jeune pourrait donc véhiculer un mauvais message à certains hommes. J'ai une préférence pour la première tenue, que je trouve plus élégante. J'aurais adoré en acheter une mais c'est malheureusement impossible par manque de place.

 C'est aussi très intéressant d'observer le fonctionnement d'une ville où l'électricité est rationnée et donc absente pendant quelques heures chaque jour. Impossible de réguler le traffic avec des feu rouges, ce sont donc les policiers qui s'occupent de gérér les carrefours. Impossible aussi de gérér l'administratif avec des ordinateurs. Du coup, les organismes administratifs fonctionnent avec de grands cahiers où on marque à la main vos données pour les prolongations de visa où les visites de sites touristiques.

 Toute la journée des taxis, des vendeurs de flûtes, de sarangi et de hachisch vous interpellent. Le sarangi, est un instrument local qui ressemble à un croisement entre un violon et un youkouloulé. Les chauffeurs de taxi sont dans toutes les rues et parfois on a l'impression que tous les touristes de cette ville s'appellent "taxi".

Fait assez rare pour être mentionné , ici le végétarien est roi, la majorité des touristes et des népalais mangent des plats sans viande. Les népalais mangent du Dal Bhat. Ils en mangent tous les jours deux fois par jour, soit 14 fois par semaine, 56 fois par mois ou encore 730 Dal Bhat par an! En plus d'être leur plat quotidien, ils vous diront tous avec enthousiasme que c'est leur plat préféré. D'ailleurs il y a une expression locale qui dit "Dal Bhat Power 24 houer " que nous avons tourné en Dal Bhat Power 25 houer".

Lorsque les népalais reçoivent des invités, il font un Dal Bhat avec de la viande. Ainsi quand le guide nous a reçu chez lui il nous a fièrement expliqué qu'il était allé chercher un poulet le jour même au village.

 On sent encore les traces du grand tremblement de terre de l'année dernière. Les temples au Durbar Square de Katmandou ont mal vécu le choc et il y a de grandes chances qu'il ne soient pas reconstruits par manque de fonds. Avant de reconstruire les temples , l'argent sera sûrement dédié à l'infrastructure de première utilité ou encore englouti directement dans les poches des haut placés du gouvernement. Il n'est donc pas rare de retrouver des briques entassées avec soin devant des bâtiments effondrés. Lorsque je me baladais à Durbar Square une question me taraudais : ce site est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO dans un pays où l'argent est rare. Pourquoi en cas de catastrophe naturelle, l'UNESCO ne dispose-t-il pas d'un fond financé par une petite partie des bénéfices de grands sites de l'Occident?

 Katmandou est composé de trois villes très proches les unes des autres : Katmandou, Patan et Bahktapur. Chaqu'une de ces villes à son centre historique appelé Durbar Square. L'accès à cette partie de la ville est payant. À Katmandou ça sera 1000 roupies (soit 10 USD), à Patan, 750 roupies (soit 7.5 USD) et à Bakhtapur ca sera 1500 roupies (soit 15 USD).

Bakhtapur a, à mon sens le plus beau centre historique et c'est aussi le plus agréable pour flâner. Dans l'ensemble, on peut considérer que ces entrées sont assez chères, surtout pour le niveau des prix au Nepal. Toutefois, pour moi, payer l'entrée pour ces sites permet en partie de financer leur reconstruction.

 Un des plus grands sites à Katmandou est Swayambhu, surnomé "Monkey temple". C'est un grand temple perché sur une colline qui surplombe Katmandou où les singes ont élu domicile. Avant de m'y rendre on m'avait prévenu que les singes étaient des pros du vol et mis en garde pour l'appareil photo. J'ai quand même réussi à me faire piquer un bout de noix de coco pendant un moment d'inattention.

 J'ai visité Nagarkot, situé dans les haut de la vallée de Katmandou. Ce village est réputé pour sa vue sur la ville et sur les Himalayas. Lors de ma visite, je n'ai vu que brouillard et nuages. Le village de Nagrkot n'est pas très intéressant. Près d'un camp d'entraînement de l'armée, c'est une concentration de guest house et de restaurants pour tous les touristes qui comme moi souhaitent profiter de la vue sur les allons tours.

 A Katmandou, je suis restée à l'hôtel Alobar1000. Après un changement de dernière minute, j'ai trouvé ce logement sur hostelworld. C'était l'endroit le moins cher et le descriptif annonçait l'ambiance. Les transferts étaient proposés pour 500 roupies (soit 5 USD). En arrivant à l'aéroport, j'avais donc un prix approximatif pour ma course. Comme dans tout Katmandou, les taxis sont au taquet. J'ai donc assez rapidement été entourée par plusieurs personnes. Un monsieur me demande où je veux aller. Je répond "alobar" , celui-ci répond "1000?" En pensant qu'il parlait du prix je lui répond "non 500". On a fait un dialogue de sourd pendant 5 min jusqu'à ce que je me décide à prendre un autre taxi. C'est une fois dans mon taxi, que je me suis rendue compte que le premier demandait 1000 pour que je confirme que je voulais bien aller à alobar1000!

 Le treck du circuit de l'Annapurna

 Pokhara est une station touristique paisible au bord d'un lac. On y aperçoit une montagne, Macha puchré, aussi bien dessinée que le Cervin mais cette montagne n'a pas été détournée en symbole patriotique ou en image de marque.

En arrivant à Pokhara, la sortie du bus resemble à une vente aux enchères d'hotels. Le taxi est inclus dans le prix de la chambre à condition qu'on reste dans l'hôtel. Nous avons payé 300 roupies par personne pour la nuit (soit 3 USD). On était trop pour un taxi alors je me suis dévouée à aller sur la moto avec le vendeur de l'hotel pour mieux admirer la vue. En pleine mousson, sous une pluie battante, je n'ai rien vu mais c'était un vrai bonheur.

 Avant de partir, on m'a dit que les départs du treck de l'Annapurna se fait depuis Pokhara. Cela n'est pourtant pas le cas. Depuis Pokhara, il faut prendre un bus touristique pour Beishahar.

 La définition d'un bus touristique au Nepal reste floue. Parfois le bus est uniquement rempli de touristes mais il arrive que les locaux prennent place à l'arrêt suivant même quand il n'y a plus de place assises. On trouve toujours un petit espace pour des passagers locaux! En tout cas pour le bus comme pour toute prestation au nepal, les passagers locaux et les népalais ne paient pas le même prix. Pour les 2 bus entre Tatopani à Pokhara, j'ai payé 500 roupies (soit 5 USD) alors que les locaux paient 410 roupies (soit 4.10 USD). De manière générale les horaires et les durées de trajets sont approximatifs. Dans tous les bus il y a un duo, un conducteur et un petit jeune pour encaisser et crier les arrêts. Il se faufile fièrement dans tout le bus et place les gens, il marque les arrêts en tapant sur la tôle et sert de troisième œil ainsi que de main supplémentaire au chauffeur. Les bus locaux sont un régal. Les gens sont entassés dans le bus et c'est un bon moyen de discuter avec la population locale. C'est d'ailleurs souvent les locaux qui vont commencer la conversation avec toujours les mêmes questions "where are you from?" "is it your first Time in Nepal?"

 C'était mon premier treck et tant qu'à faire un treck, je me suis décidée pour un treck de deux semaines. L'ambiance était très familiale, on croise et recroise les autres treckers partis le même jour. Il faut acheter son permis avant de se rendre à l'entrée du parc. Celui-ci vous sera facturé deux fois plus cher si vous ne prenez pas les devants. Un permis sans guide coûte 4000 roupies par personne (soit 40 USD), un permis avec guide coûte 3500 par personne (soit 35 USD). Il faut compter environ 15 USD par jour. Au début ce sera un peu moins mais plus on monte plus ça coûte cher.

 Il faut faire le stock de cash avant de partir, il y a un ATM au départ à Beshishahar sinon ça sera 8 à 10 jours plus tard à Jomsom. A Jomsom, il y a deux ATM mais seulement celui pour la carte Visa fonctionnait à notre arrivée. Pour MasterCard il fallait attendre le lendemain à 17:00 pour qu'il remarche. On a pas posé de questions ...

 Le guide vous sera vivement recommandé par toutes les personnes à qui vous demandez conseil. Il n'est toutefois pas nécessaire. La carte du circuit est bien détaillée, tous les villages sont indiqués avec distance en mètres , en temps et la hauteur. Attention : nous avons décidé de prendre un guide et nous n'avons pas été informé que toutes les personnes sur le permis devaient arriver et partir en même temps. Résultat, ceux qui ont décidé d'avancer plus vite pour gagner un jour ont du payer une amande de 2000 roupies (soit 20 USD) a l'arrivée. Nous n'avons pas beaucoup négocié avec l'hôtelier qui a tout organisé mais nous sommes tombés d'accord sur 15 USD par jour pour le guide. Le guide était une personne très gentille, très simple avec un anglais très approximatif. Nous avons beaucoup ris grâce à ses expressions. Ses tomorrowwwww, now time, et ses up up up, nous ont donné des crampes d'estomac quasi tous les soirs. Il ne nous a pas beaucoup aidé pour trouver notre chemin mais c'était lui qui décidait, plus ou moins, de l'heure de départ, des villages où nous nous arrêtions et c'était aussi notre interlocuteur pour prendre la commande et encaisser dans les Guest house.

 L'avantage avec la mousson est que les chambres sont gratuites. Nous avons dû payer la chambre seulement dans les endroits où il y a une Guest house. La quasi totalité des Guest house proposent du wifi et des douches chaudes. Le wifi est souvent tellement faible que je l'ai baptisé wifi illusion. Les douches sont chaudes à condition de passer dans les premiers. Ce sont des douches chauffés à gaz. Cela en effraie certains mais tous les népalais se douchent de cette manière et je n'ai jamais eu de problèmes. En tout cas, ne vous faites pas trop d'espérances pour la douche. Préparez vous mentalement à faire 2 semaines de douches froides et vous apprécierez bien mieux les moments où vous aurez accès à une douche correcte.

 L'entier du circuit est ponctué par des "Check poste" votre permis y sera tamponé mais je ne suis pas encore sure d'avoir compris leur utilité.

 On vous dira, pluie potentielle pendant les 3 - 5 premiers jours, ensuite on est censé être au-dessus des nuages perché à 3000m. Balivernes, tout au long du treck on flirte avec les nuages qui vous suivront jusqu'à 5400m!

 Nous avons eu beaucoup de chance. Alors qu'à Katmandou toutes mes journées ont été rythmées par de grandes averses, pendant le treck, la pluie a été très rare. Quand elle était présente, c'était tellement léger qu'on ne la ressentais presque pas, quand elle était déchaînée, elle attendait généralement que nous fassions notre pause déjeuner.

 Pendant la quasi totalité du treck on longe des rivières et les montagnes. Sur la première partie du treck, on traverse régulièrement des cascades qui coupent la route. Il est préférable d'enlever ses chaussures mais c'est un vrai régal. Se balader dans l'Annapurna rappelle la force de la nature.

Régulièrement la nature reprend ses droits, des ruisseaux prennent possession de certaines portions de la route et les éboulements sont récurrents. Ainsi il n'est pas rare de devoir modifier son itinéraire ou son timing en fonction des caprices de la nature. Mais cela fait partie des leçons qu'on apprend au Nepal : il faut juste faire avec ! Un nombre impressionnant de ponts suspendus relient les montagnes et permettent à la population locale et aux treckers de minimiser les détours et les traversées de rivières.
 Nous sommes restés deux jours à Manang pour l'acclimatation. Apparement c'est important de rester une nuit supplémentaire au dessus 3500 mètres avant de continuer à monter. Manang est un petit village de montagne très mignon. Étant donné que nous étions en basse saison beaucoup de Guest house en profitaient pour agrandir ou rénover leur logement. J'ai donc eu le temps d'observer leur construction.

Alors qu'en ville tout est fait en brique et béton, en montagne, les népalais utilisent la montagne et la terre. Certains taillent de gros bouts de la montagne. Puis un groupe de personne amène les pierres jusqu'au chantier. Ces gros bouts sont coupés en plus petits morceaux pour ensuite être taillés en formes plus ou moins rectangulaires. Pendant ce temps un femme creuse un trou à côté de la construction et une autre amène la terre vers des hommes qui encastrent les pierres les unes dans les autres tout en utilisant la terre à la place du ciment. Le toit est généralement juste un bout de tôle qui tient grâce à plein de gros cailloux posés dessus. Plus au Sud, à la frontière de l'Inde les maisons sont construites en argile et certaines familles dorment dehors sur des "tables basses" entourées d'une moustiquaire.

 Une fois l'étape de Torong La Pass passée beaucoup de personnes rentrent sur Pokhara par Jeep. Il faut faire beaucoup de changements. Nous avons décidé de tout faire à pied et au final nous avons eu seulement un jour de retard par rapport à ceux qui ont décidé de rentrer en transports.

La deuxième partie est très jolie également. On passe par des villages entourés de chanvre qui est considéré ici comme une mauvaise herbe.

Un jour lorsque nous nous rendions à Gasha, une petite dizaine de singes a vite traversé la route et nous avons juste pu apercevoir leur cul et leurs petites queues en passant. C'était quand même impressionnant d'observer ces singes de montagnes courir en meute en entendant nos pas.

 Nous avons fait du stop pour une toute petite partie du trajet. Alors que nous marchions, un tracteur avec un remorque vide est passé. L'occasion était trop belle, j'ai mis mon pouce et nous sommes montés à bord de la remorque. C'était un trajet bref et inconfortable mais très drôle et nous avons gagné environ un demi heure. Le tracteur allait vers la prochaine grande rivière pour récupérer du gravier et l'amener au village d'où nous venions.

 Pendant ce treck j'ai découvert le "yak steak". C'est un délice, la viande est tendre et le goût n'est pas trop fort. Amateurs de viande, je recommande. Le prix fait peur car il correspond presque à deux nuitées à Katmandou mais une fois qu'on fait la conversion on se rend compte que cette expérience culinaire revient à 9 USD.

 Tout le monde parle de Torong La Pass car rares sont les occasions où on se retrouve perché a 5400 m. C'est d'ailleurs le plus haut pass du monde et je ne pense pas que j'aurais l'occasion d'aller plus haut pendant le reste de mon grand voyage. De drôles de rumeurs circulent, un français nous a dit qu'un autre touristes avait fait une crise cardiaque en fumant son joint à cette altitude. C'est une très jolie légende urbaine qui nous a donné envie de célébrer notre arrivée à cette altitude avec du rhum local. A 08:30 c'était un peu dur mais c'était très drôle.

 Pour moi la plue belle partie du circuit était le lac de Tilicho. C'est le lac le plus haut du monde, au pied d'un glacier il offre des nuances de bleu que je n'ai jamais pu observer auparavant. Notre groupe s'est divisé car certains étaient pressés de se rendre dans notre prochain logement. Nous avons voulu profiter de ce lieu exclusif où on a l'impression d'être seul et privilégié. Dans un silence religieux, on entend seulement le craquement des glaciers et les mini avalanches au sommet. Nous avons pris le temps de descendre pour nous baigner dans une eau glacée mais moins froide que ce que j'attendais du plus haut lac du monde. En arrivant à Pokhara, j'ai appris que ce n'est pas le plus haut lac au monde mais le plus grand haut lac du monde. Plus haut ou pas c'était quand même magnifique!

 En tout et pour tout je recommande vivement ce treck. Je suis loin d'être une experte mais la fréquentation était en constante augmentation depuis les années 90. Depuis le tremblement de terre de l'année dernière, elle a été divisée par deux. Cela fait mal au cœur quand on sait que c'est maintenant que l'économie locale a besoin de fonds pour se reconstruire. Foncez, votre voyage sera une participation à la reconstruction du pays juste en dépensant votre argent comme lors de vos vacances dans toute autre destination.

 Après le treck on a ressourcé nos batteries a Pokhara. Après deux semaines en montagnes le confort d'une station touristique est un luxe. Une micro communauté s'y est créée. J'ai recroisé la majorité des gens du treck et nous avons tous fêté la fin ensemble au restaurant. Pendant deux jours tout le monde se croise au village et la bonne ambiance règne. Puis tout le monde reprend sa route et les chemins se séparent à nouveau.

 Le lac de Pokhara offre un magnifique panorama mais il est assez sale. Nous avons donc pris un bus pour passer une journée à nous baigner sur le lac de Begnas. A trois, dans notre petite barque c'était un moment très paisible.

 Je suis allée chez le guide et c'était une expérience tres intéressante de le voir dans son environnement. Il vis avec sa femme, ses deux enfants, ses parents, des poules, chèvres et deux bœuf. Nous n'avons jamais franchi la porte d'entrée et avons mangé seuls sur le palier. Étais-ce parce que nous étions trois? Est ce une coutume normale au Népal? Je n'ai pas la réponse. Pour le remercier de l'accueil nous lui avons offert une montre. Celle ci était emballée dans un sac plastique. Lorsque nous lui avons remis le présent il est rentré dans la maison et est ressorti quelques instants plus tard comme si rien n'était. Selon les dires de son neveu, le cadeau lui a plu mais je n'aurais jamais de confirmation de sa part. Drôle de façon de fonctionner mais c'est justement là que réside tout l'intérêt du voyage.

 Après Pokhara, j'ai continué ma route avec deux personnes rencontrées au début du treck. Nous sommes allés à Lumbini. Lumbini serait le lieu de naissance de Buddha. Cela a été décrété récemment et depuis la région à été transformée en lieu de culte.

Une grande artère d'eau à été creusée et des deux côtés, chaque civilisation a construit son temple pour refléter sa vision du bouddhisme. La vision coréenne et chinoise est mise en avant avec un grand temple et un monastère pour chaqu'un. Les autres temples se dispersent des deux côtés du bassin. Les temples européens sont concentrés autour d'une seconde cour. Il y a un temple français, allemand et autrichien. Je ne peut pas m'empêcher de me demander pourquoi est ce que l'Occident investit pour construire un temple sur le lieu de naissance de Bouddha alors que ces cultures n'ont aucune influence bouddhiste directe. Entre les temples la nature domine et au sol les pavés sont de simples briques rouges. L'arête principale ressemble à une mauvaise photocopie du bassin à Washington DC construit face à Abraham Lincoln. L'eau est verte, quelques enfants se baignent dedans et deux bateaux sont amarrés à l'autre extrémité d'une flemme éternelle. D'un côté du bassin il y a un arbre où la mère de Bouddha se serait accrochée pour lui donner naissance.

 De l'autre côté, le Lumbini museum. C'est sans aucun doute le pire musé que j'ai visité pour l'instant. L'architecture du bâtiment en lui même fait peine à voir. A l'intérieur, une salle avec des photos de temples construits dans le monde entier à la gloire de Bouddha. Les photos ont perdu tout leur éclat, les statues sont des réplications et la maquette du site de Lumbini fait mal aux yeux. C'est un collage de papier de d'allumettes qui a provoqué chez moi un fou rire.


 A Lumbini il fait très chaud et le site se visite en une journée à pied ou à vélo. Nous avons loué des vélos pour 150 roupies et c'était un pur régal. La quasi totalité des visiteurs ne dépasse pas deux jours sur place. Nous avons eu du temps à tuer et nous avons séjourné 4 nuits. La première dans un monastère coréen était une expérience très intéressante, réveil 4:45, prière à 05:00, petit déjeuner jusqu'à 06:10 ensuite la journée était longue. Nous sommes resté 3 jours dans la rue où se concentrent tous les hôtels de Lumbini. C'est enfaite la seule rue de Lumbini. Hormis ce "Vatican bouddhiste" il n'y a rien.

Peu importe où on loge il n'est absolument pas nécessaire de prendre un taxi ou autre transport en sortant du bus local. Les locaux essaient de vous embrouiller la tête pour vous convaincre que c'est loin mais c'est peut être la plus petite destination du Nepal. C'était drôle de voir les nouveau touristes débarquer, de voir le mode de fonctionnement de tout le village. Les taxis connaissent les heures d'arrivée des bus et ils sont à l'affût. Tous les touristes se dirigent vers l'hôtel conseillé par Lonely planet, une fois celui-ci complet les touristes supplémentaires se déversent dans les établissements voisins. C'est un des hôtels les plus chers mais tous les établissements offrent exactement les même prestations et le même confort. Nous étions logés en face et ce défilé de fin de journée faisait parti des grosses animations de la journée.


 Après cette expérience riche en culture nous sommes partis en direction de Chitwan, un parc national ou l'éléphant est roi. En tout nous avons pris 3 bus et fait du stop.


Les népalais ne fument pas mais chiquent du tabac. J'ai voulu essayer lorsque la personne en face de moi a sorti son paquet. N'étant pas familière avec le concept, j'ai mâché et avalé. C'est très très mauvais mais c'était très drôle pour tout le monde.

 Pour visiter le parc, les touristes sont logés à Sauraha. Tous les hôtels proposent un conseil gratuit en espérant vous vendre l'entrée au parc. La aussi les prix triplent en fonction du moyen de réservation. Grâce a la basse saison, il n'y a jamais de problème pour trouver un lit. Nous avons fini par trouver un logement 3 fois moins cher que celui où nous souhaitions nous rendre.

 Tous les matins le bain des éléphants dans la rivière est transformé en attraction touristique. En arrivant dans l'eau, ils sont heureux de pouvoir se baigner et jouer avec l'eau. Leurs maîtres les nettoient en les frottant avec des pierres. Ce rituel du matin se transforme rapidement en attraction touristique et la joie naturelle des éléphants s'efface progressivement. Tour à tour, les touristes peuvent aller nettoyer un éléphant gratuitement et/ou monter au dos d'un autre qui est transformé en manège contre rémunération. Cela m'a fait beaucoup de peine de voir les touristes monter sur le dos de l'éléphant avec son maître debout qui tape à coup de barre de fer pour que l'éléphant arrose les touristes avec sa trompe. Je suis certaine que cela fait de très jolies photos mais même je ne suis pas très sensible à la cause des animaux, je suis désolée de voir des éléphants obéir comme des chiens.


 Le lendemain j'ai acheté le permis pour le parc national. Le permis coûtait 1700 roupies (soit 17 USD) et la promenade avec deux guides obligatoires coûtait 1000 roupies (soit 10 USD). J'ai ajouté 500 roupies (soit 5 USD) pour faire une petite partie en canoë. J'avais la possibilité de faire le safari à dos d'éléphant mais les images de la veille m'ont fait trop de peine et j'ai préféré le faire à pied. Je suis sûre que c'est une expérience incroyable et je suis très mitigée sur ma décision mais au moins j'ai la certitude d'avoir minimiser mon impact sur l'exploitation de cet immense animal à Chitwan.

 Je n'ai pas vu d'éléphants sauvages mais j'en ai vu des dizaines sur l'ensemble du séjour. Il y a d'une part les éléphants que les népalais appellent gouvernementaux. Ceux ci sont utilisé pour les comptages et sont quasiment élèves des leur naissance. Les éléphants qui sont utilisés pour les touristes viennent d'Inde et ne parlent pas la même langue que les éléphants gouvernementaux.


 Je n'ai pas vu de rinoceros mais j'ai appris que leur activité sexuelle durait 3-4 heures après que le male ai apprivoisé la femelle en lui courant derrière. Ensuite la femelle est enceinte pendant 18 mois. Après avoir cherché cet animal pendant 8 heures dans la jungle mon lot de consolation est un rhinocéros qui passe ses journées dans la partie de la rivière enfance du village mais dont on aperçois essentiellement le dos.

 Je n'ai pas vu de Tigre non plus mais je savais que ce n'était pas la saison. Nous en avons toutefois entendu un attaquant des singes au début de notre petite expédition. Le guide a commencé à s'approcher et s'est arrêté net lorsque grâce aux bruits des animaux il a compris ce qu'il se passait. Il s'est retourné, nous a fait signe de retourner rapidement sur nos pas et est parti devant en courant.



 Après Chitwan, c'était le moment de rentrer sur Katmandou, mon vol pour la Birmanie approchant à grand pas. Giorgio commence son Vipasana à la même date et Oscar doit également retrouver des amis qui arrivent à Katmandou au moment de mon départ. Nos timings correspondent donc parfaitement.


 Le premier jour à Katmandou nous avons marché jusqu'à Patan. Le centre historique de Patan est très joli mais également très petit. Sceptique après le musé de Lumbini, je n'ai pas été au musée à Patan mais ceux qui y ont été ont dit que c'était très intéressant.


 La ville la plus intéressante à mes yeux était Bahktapur. Située à 45 min de Katmandou, cette petite ville est paisible et authentique. Sans être une zone piétonne, l'essentiel de la circulation se concentre autour de Bhaktapur.


C'était un jour de fête et en fin de journée toute les habitants ont fait un énorme cortège pour faire le tour de la ville. A l'aide de tambours et de bâtons en bambou ils ont fait vibrer toute la ville. La légende raconte que lorsque le fils du roi de Bahktapur a été tué, la reine a pleuré de chagrin jusqu'à en oublier de sourire. Après d'innombrables tentatives pour la sortir de son chagrin, le roi demanda à toutes les familles ayant perdu un être cher dans l'année de faire le tour de la ville. En voyant cette marée de personne qui traversait la même épreuve qu'elle en pleine festivité, la reine retrouva son sourire et la tradition est restée ancrée.


 J'adore ce genre de légendes, j'aime apprendre et comprendre les autres cultures. J'essaie donc de poser des questions aux locaux pour mieux comprendre. Pour une même question, les explications varient et on a l'impression que personne de connaît la réponse. J'ai souvent essayé de demander au locaux ce que signifiait le point rouge sur le front et c'était un flou artistique total. Certains disent que le point au milieu des yeux signifie que la femme est mariée. D'autres disent que c'est le trait au milieu du front juste au début des cheveux. Le Sindpur est un point ou un trait au milieu du front juste au début des cheveux La Tica est le point rouge entre les deux yeux. Certains disent que c'est une décoration alors que d'autres disent que c'est une sorte de bénédiction lors du passage au temple. Une seule chose est sûre, les personnes qui sont allées au temple le jour même ont un trace de peinture rouge sur le front avec des grains de riz.


Certains enfants ont des points noirs dessinés sur le front ou entre les deux yeux. Là aussi la signification est floue mais mon histoire préférée est celle d'une homme qui nous expliquait qu'on faisait cela quand l'enfant était trop mignon. Ainsi on l'enlaidit et cela apaise les jalousies du reste du village. Là aussi je pense qu'il me faudra encore quelques recherches de mon côté pour comprendre ces dessins.


 Après Bahktapur, je suis partie pour un treck d'une journée pour faire le tour d'une partie de la vallée de Katmandou. Après avoir demandé confirmation trois fois au chauffeur et son bras droit nous sommes quand même allés dans la mauvaise direction. Nous sommes donc sortis au prochain arrêt pour faire demi tour et finalement trouver le bus pour Dhulikel.


Un ami, m'avait conseillé le Shiva Guest house. Il se situe dans les hauteurs de Dhulikel et nous avons pu admirer un panorama sur la ville à couper le souffle.


 Le lendemain matin tôt nous avons commencé notre petite balade de la journée. Tout d'abord direction le Kali temple où un immense Bouddha doré veille sur toute la vallée. Ensuite nous avons marché en direction de Nammo Bouddha. Un magnifique temple et monastère perché sur une colline. C'est peut être un des plus beau temples que j'ai vu au Nepal. L'intérieur est totalement décoré et l'ensemble du site est peuplé de moines qui vaquent à leurs occupations. Depuis Nammo Bouddha nous avons marché jusqu'à Panauti.


Sur la route nous avons été aiguillé par des locaux qui nous indiquaient la direction à prendre. Une heure avant Panauti nous avons traversé un village ou toutes les femmes s'étaient retrouvées pour une cérémonie remplie de joie et de bonne humeur. Nous nous sommes arrêtés pour les observer danser et chanter mais au final la majorité de l'assemblée nous observait et nous invitait à les rejoindre. Nous sommes restés un court instant avant de reprendre la route.


Sur la route nous avons croisé des enfants qui communiquent leur joie de vivre juste grâce à leur sourire. Ils jouent avec des cerfs-volants qu'ils ont sûrement fabriqués tout seuls. Si on prend un photo d'eux, ils vous regarderont avec un grand sourire pour demander un chocolat.


 A l'entrée de Panauti un ensemble de temples se concentre autour d'une rivière. Je regrette de ne pas avoir pris le temps de visiter Panauti mais après la journée de marche, la fatigue et la faim ont pris le dessus et nous avons décidé de rentrer rapidement sur Katmandou pour retrouver le reste de nos compagnons de voyage.

 J'ai passé une semaine à Katmandou lors de mon arrivée au Nepal. C'est le premier endroit où je retourne depuis le début de mon voyage. C'était comme rentrer à la maison, j'y ai retrouvé certaines connaissances de l'hostel et du reste du voyage. J'y ai retrouvé des restaurants, les petits shops et des petites habitudes. Les derniers jours étaient donc essentiellement remplies de bons repas et de glandage.

 Nous avons fait une découverte culinaire qui m'a rendue dingue. Après le Dal Bhat, un autre plat fameux au Nepal est le Momo. On peut retrouver son équivalent dans la plus part des pays d'Asie. Ce sont des végétaux enroulés dans une petite pâte cuite à la vapeur. Au Momo Hut de Thamel, ce plat traditionnel a été détourné pour créer de nouvelles saveurs. Ainsi, ils font des Momo au chocolat et des Momo à la banane à tomber à la renverse. Avant de me rendre à l'aéroport, j'ai passé une dernière commande pour emporter avec moi quelques saveurs du Nepal.


 L'aéroport de Katmandou est également un vrai plaisir. C'est un très petit aéroport et lors de mon arrivée un mois et demi plus tôt, j'ai adoré débarquer dans un flou administratif total où on vous envoie d'un guichet à l'autre. À cause de mon grand sourire, le douanier croyait que je me moquais de lui. J'ai retourné la situation en lui expliquant que j'étais juste pleine de joie d'arriver au Nepal. Je ne croyais pas si bien dire, ce pays est un vrai régal et je le quitte avec la tête plein de souvenirs et le cœur rempli de joie.

 À prendre dans le sac de treck :
 - veste imperméable - protection pour le sac contre la pluie - doudoune - 3 chaussettes - tangues - baskets - pantalon treck (court et long en un) - pantalon long - 2 T shirt - brosse à dent + dentifrice - crème solaire - maillot de bain - coupe ongles - gouttes purificateur eau - PQ - appareil photo + chargeur - smartphone + chargeur - mini speaker - lunettes de soleil - map - passeport
 - permis à portée de main
- une lampe torche parce qu'on sait jamais
- muesli pour les personnes qui ont besoin de beaucoup manger